Architecture in Helsinki n’a pas grand-chose à voir avec l’architecture et encore moins avec la Finlande.
En effet, ce curieux intitulé désigne le groupe que formèrent au début des années 2000, une bande de potes australiens et étudiants.
Plutôt que groupe, il serait plus juste de dire troupe, tant leur musique que je découvre en 2005 avec l’album "In Case We Die", s’apparente plus à celle d’une fanfare de cirque. Sortant de tous les cadres préétablis, les 8 membres semblent sujets à une folie furieuse qui les voit exploser le format pop traditionnel. Inclassable, leur musique évoque une farandole où tout serait possible, des sons les plus étranges aux instruments les plus divers, qui peindrait de mille couleurs vives les rues qu’elle traverserait. « Si nous devions mourir » faisons la fête, oublions nos tabous et nos carcans semblent proclamer ces joyeux lurons. Mais ne nous y trompons pas, derrière l’apparent et monstrueux bordel qu’est "In Case We Die", c’est bien un travail de conception très précis qui en assure l’équilibre. Ces multiples percussions, cordes, cuivres, claviers, instruments bizarres, bruits en tous genres, voix superposées, sont savamment agencés et produisent une impression d’exaltation, une explosion de couleurs, comme si une ambiance de cour de récré avait envahi l’espace. Alors bien sûr, au-delà de ce déferlement, survient parfois l’overdose, le trop plein, une impression de too much. Mais contre la morosité et la déprime, rien de tel qu’une gorgée de ce sautillant « It’s 5 ! », bien représentatif du disque.