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La sélection des albums sortis en juillet 2025

Écrit par Christophe Billars le 4 août 2025

« En 4ème Vitesse - Les Albums Sortis En Juillet 2025 »

Le mois de juillet, s'il est celui des festivals, n'est pas forcément celui des sorties d'albums. Entre les Nuits de Fourvière, où j'ai pu voir deux formidables concerts des Fontaines D.C. et de Franz Ferdinand, en attendant Kraftwerk, et Jazz à Vienne, je me dis qu'il n'y a pas meilleur endroit pour la musique que ces amphithéâtres romains, à l'acoustique parfaite et à l'esthétique charmante. Les artistes qui s'y produisent ne s'y trompent d’ailleurs pas, presque tous manifestant leur enthousiasme pour ces lieux merveilleux.

Nombre d'artistes français ont chanté le mois de la Fête Nationale et des départs en vacances. Fauve pour commencer qui, en 2005 sur l'album « Vieux Frères – Partie 2 », réchauffe une énième fois avec « Juillet » la même recette assez indigeste qui les a menés au succès deux ans plus tôt, un talk over frénétique, ici pour une description en mouvement des rues d'une ville, teintée d'une réflexion sur le temps qui passe : « Vendredi 5 Juillet, 22h57 / Je descends la rue dans la chaleur de la nuit / Pas mal de monde, pas mal de bruit ». En 1993 sur l'album « Le Bal Des Oiseaux » , c'est Thomas Fersen qui chantait lui aussi mais de manière beaucoup plus douce, la douceur de « Juillet », mois propice aux langueurs amoureuses : « Oh mon amour, le jour nous attend, ces soirs d'été durent l'éternité. / Au coeur de ce champ, allons nous coucher. / C'est juillet, c'est juillet partout. ». Je passerai plus rapidement sur « Le 15 Juillet À Cinq Heures » de Serge Lama et vous épargnerai « Les Héros De Juillet » de l'affreux Didier Barbelivien pour me plonger dans la fournaise de Manhattan en été qu'évoque, sur des percussions moites, Bernard Lavilliers en 1984 sur « New-York Juillet » extrait de l'album « Etat D'Urgence » : « New York Juillet, chaleur épaisse / Sueur, poussière et paresse / Odeur de brûlé et de graisse ». Enfin, dans un registre étonnant, proche de Benjamin Biolay, Hubert-Félix Thiéfaine chante le désir attisé par le soleil dans « Le Touquet Juillet 1925 » extrait de l'album « Défloration 13 » (2001) : « je vois vos scissures et vos strates / et ce désir qui vous habite / lorsque ma bouche touche aux limites de votre split ».

Côté anglo-saxon, le léger « July » est chanté en anglais par le groupe pourtant bien français Hey Hey My My sur l'album « British Hawaï » (2020). En 1992, le groupe britannique un peu oublié Ocean Colour Scene chantait « It's warm outside / But I can hear the snow / Falling on my window » sur le très brit pop « July » de l'album « One From The Modern ». De leur côté, les Londoniens d'Ex-Voïd proposent un rock sans grande originalité mais cependant frais et agréable sur « July » tiré de leur album « In Love Again » (2005). Et puis pas grand-chose d'intéressant à se mettre sous la dent si ce n'est que j'apprends que Miley Cyrus a une sœur chanteuse, Noah, qui elle aussi interprète « July » sur l'album « The End Of Everything » mais c'est purement anecdotique.

Passons plutôt aux choses sérieuses avec les sorties du mois et à tout seigneur, tout honneur.

Album du mois : Bruce Springsteen"Tracks II"

bruce spingsteen tracks 2

Par quel bout prendre ce « Tracks II », cet incroyable coffret de 7 albums que Springsteen a enregistrés depuis 1983 et qui sont restés dans ses tiroirs ? Je ne peux pas faire l'injure de présenter l'artiste, tout le monde le connait. À 74 ans, il achève ces jours-ci une tournée mondiale triomphale qui l'a vu remplir les stades du monde entier avec son fidèle gang du E Street Band. Le natif du New Jersey n'a peut-être jamais été aussi populaire. Il récolte ainsi des décennies de communion avec son public, d'investissement total lors de concerts qui ont parfois approché les 4 heures et encore aujourd'hui durent près de 3 heures.

J'ai eu la chance de le voir 3 fois au fil des ans et dernièrement au mois de mai à Marseille et sa sincérité crève les yeux. Springsteen est la seule rock star dont on se dit qu'on pourrait aller boire une bière avec lui après le concert. Encore une fois, il est un des rares à s'engager clairement contre la politique de Donald Trump entrecoupant son set d'un discours clair et précis sur la situation actuelle aux USA. Trump comme à son habitude, n'a pu répondre que sur le terrain de l'injure, se ridiculisant une fois de plus. Et pourtant, pour Springsteen qu'il doit être dur de constater que ceux dont il a chanté le quotidien, les galères, le travail, les amours, ce peuple américain vote aujourd'hui pour un homme qui représente tout ce qu'il déteste.

Je ne crois pas connaître d'autres artistes qui puisse sortir 7 albums d'un coup contenant 83 titres dont pas mal de chefs d'oeuvres. Impossible évidemment d'être exhaustif parmi ces titres enregistrés donc entre 1983, entre les albums « Nebraska » (1982) et « Born In The USA » (1984) jusqu'à 2018. Faisons cependant un rapide tour d'horizon.

« L.A Garage Sessions » date de 1983. Springsteen travaille sur l'album « Born In The USA » mais hésite sur la forme à lui donner, lui qui vient de faire l'aride et sublime « Nebraska ». Il enregistre alors seul des démos qui constituent la matière de l'album ; 18 morceaux dont une curieuse version de « My Hometown » où le Boss n'a pas encore trouvé comment placer sa voix et le darkissime et magnifique « Shut Out The Light » qui deviendra la face B du single « Born In The USA ». Le reste est inédit. C'est certainement l'album le moins structuré, le moins homogène du lot. On sent qu'il s'agit d'une récréation avec des clins d'oeil aux anciens comme Elvis Presley sur « Follow That Dream » ou Chuck Berry avec « Johnny Bye Bye ». Cependant la noirceur de « Nebraska » se retrouve sur plusieurs titres comme les très beaux « Fugitive's Dream » ou « Black Mountain Ballad ». Sur « Richfield Whistle » ou « Jim Deer », il brosse un de ces portraits d'anonymes, racontant une vie en quelques lignes « My name's James Lucas Deer / I was born in Remington / Now my home is Richfield prison » qui constitutent la matière de « Nebraska ». Mais l'album s'éclaire sur les quasi pop « One Love », « The Klansman » auscultant la haine raciste et « Don't Back Down » au refrain plein de choeurs. Enfin sur le somptueux « Shut Out The Light » Springsteen évoque la peur du noir, la peur primale de celui qui revient du Vietnam hanté par ses cauchemars : « Oh mama mama mama come quick / I've got the shakes and I'm gonna be sick / Throw your arms around me in the cold dark night / Hey now mama don't shut out the light ».

Comme leur nom l'indique, les « Streets Of Philadelphia Sessions » ont été enregistrées quand le Boss a travaillé avec le succès que l'on sait sur le film « Philadelphia » de Jonathan Demme en 1993. Son méga tube « Streets Of Philadelphia » révélait un Springsteen innovant sans son groupe, utilisant des boites à rythmes, des boucles et des nappes de synthés enveloppantes. C'est exactement la teneur de cet album « perdu » qui montre que durant les 90's, l'artiste cherchait de nouvelles directions. On connaissait déjà le très beau « Secret Garden » et voici qu'on découvre le somptueux « Blindspot », chanson d'amour envoûtante.

Ce sera d'ailleurs le thème dominant de l'album qui compte d'autres réussites telles « Maybe I Don't Know You » ou encore « Waiting On The End Of The World » et « Between Heaven And Earth » traversée de guitares et de choeurs lointains. Si l'on excepte les boucles électroniques et les nappes synthétiques, on n'est pas si loin finalement du mélancolique « Tunnel Of Love » (1987).

« Faithless » quant à lui est la bande originale que Springsteen a écrite pour un western qui finalement n'a jamais été tourné. Cela et la musique empreinte de spiritualité – des choeurs gospel se font entendre à plusieurs reprises - lui confèrent cet aspect fantomatique qui le traverse. On imagine un western crépusculaire qui privilégierait l'atmosphère à l'action. La chanson titre est particulièrement magnifique ainsi que « Where You Going, Where You From ».

La proximité chronologique de l'album « Devils And Dust » (2005) se fait sentir : guitares fragiles, voix feutrées. L'album sent la terre, le feu de camp et la noirceur. Springsteen y a placé 3 instrumentaux, ce qui est rare chez lui et réussit avec « All God's Children » un titre rocailleux à la Tom Waits. « Goin' To California » apporte une note plus légère sur l'espoir d'une terre où il fait bon vivre.

Sur l'album « Somewhere North Of Nashville », Springsteen s'offre une parenthèse country qui s'ouvre par le rock'n'roll « Repo Man » et se poursuit par une collection de titres qui fleurent bon l'Amérique profonde. Pedal steel, harmonica, piano se font entendre sur une alternance de morceaux rugueux comme « Detail Man » ou « Stand On It » et de ballades country telles « Under A Big Sky », « Blue Highway » ou « You're Gonna Miss Me When I'm Gone » parfaites dans leur classicisme. On retrouve une chanson de l'époque « Born In The USA » déjà sortie sur un coffret d'inédits mais sur des arrangements différents nommée « Janey Don't You Lose Heart ».

Mais la perle de l'album est sans doute cette reprise magnifique du « Poor Side Of Town » de Johnny Rivers où la steel guitare pleure et le piano lui tient la main.

« Inyo » est un album conçu dans les années 90 à l'époque de « The Ghost Of Tom Joad », sublime collection de chansons dans lesquelles Springsteen retrouvait sa veine sociale et sa radiographie de l'Amérique des laissés pour compte. Il est le résultat de son exploration du sud de la Californie et en particulier ses rencontres avec des immigrés mexicains dont il chante ici le quotidien et le passé. Musicalement, l'album est dépouillé mais s'orne parfois de sonorités d'orchestres mariachis, la musique traditionnelle mexicaine, qui s'articule autour de guitares acoustiques et d'une trompette sur « Adelita » et « The Lost Charro » où Springsteen prend des airs de Roy Orbison. La tonalité est mélancolique et les chansons somptueuses. Sur « Ciudad Juarez », il évoque la drogue, les armes, les maquiladoras et l'atmosphère de violence dans lesquelles ceux qui n'ont rien et sont venus chercher l'espoir au nord vivent. L'album est peut-être le meilleur des 7 et la bouleversante chanson-titre « Inyo », du nom d'un comté de Californie, raconte comment l'eau, si précieuse dans cette région, a été détournée pour le profit de quelques-uns.

« Twilight Hours » quant à lui s'inscrit dans la veine du merveilleux « Western Stars » (2019) dans lequel Springsteen, rendant hommage à la musique qui avait bercé sa jeunesse, utilisait des arrangements orchestraux pour emballer de sublimes mélodies. « Twilight Hours » aurait pu être l'autre moitié de « Western Stars » s'il avait été double. Tout ici n'est que douceur, Springsteen chantant de la façon la plus suave qui soit et montre qu'il est capable de monter dans les aigus comme sur « Sunliner ». Les adeptes du Springsteen fougueux et rock'n'roll en seront pour leur frais.

On termine par « Perfect World », 7ème et ultime album du coffret. C'est le seul dans lequel apparaît le E Street Band et dès « I'm Not Sleeping », on retrouve le son massif, le piano de Roy Bittan mis en avant pour un titre qui a du souffle. « Idiot's Delight » en blues rock primaire convainc moins ainsi qu' « Another Thin Line » plombé par une production sans relief ou encore le rageur « Rain In The River » qui, malgré ses choeurs gospel, est trop brut de décoffrage. Par contre on vole beaucoup plus haut sur le plus acoustique « The Great Depression » en forme de confession mélancolique : « I've made my mistakes / And I'll make my confession / But you're still gone, gone, gone /This is the great depression ».

Réussite également que cet « I Could Be Your Lover » tout en douceur ainsi que « Perfect World », 83ème et ultime morceau du coffret, belle ballade gonflée de cordes.

Ce coffret malgré son prix, au-delà de 250€, ravira non seulement les inconditionnels du Boss mais également ceux qui, un jour, ont été touchés par sa musique. Il montre que contrairement aux idées reçues, Springsteen n'a pas vécu une période sans inspiration durant les 90's mais qu'au contraire il cherchait de nouvelles voies, peut-être pour échapper au succès massif qui lui était tombé dessus dans la décennie précédente. On connait la fragilité psychologique de l'homme derrière la superstar, et « Tracks II » est aussi un témoignage d'humilité, mais cela ne surprendra personne. Indispensable donc.

Wet LegMoisturizer

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Il y a 3 ans, ici-même, je chroniquais le premier album éponyme de Rhian Teasdale et Hester Chambers, alias Wet Leg, deux jeunes femmes originaires de l'Île de Wight. Propulsé par le hit single « Chaise Longue », Wet Leg devenait alors la hype du moment avec un rock indie très influencé par les 90's et des groupes tels que les Breeders, Pavement ou encore Sonic Youth, toutes proportions gardées. Cependant, sur la longueur le disque peinait à convaincre, ne dépassant qu'à de rares occasions la formule couplets tendus et refrains en forme d'explosions de guitares. Ce deuxième album allait-il se contenter de rejouer la même formule, efficace mais un peu vaine, ou bien ces dames réaliseraient-elles tout le potentiel qu'on ne peut manquer de leur attribuer ? La réponse est : les deux mon neveu. À la fois insatisfaisant et jouissif, « Moisturizer » sans décevoir, ne comble pas toutes nos attentes.

Les trois premiers titres jouent la carte de l'efficacité, « Chaise Longue » en ligne de mire, attendus mais faisant le job. « CCR » avec sa voix parlée, son refrain qui explose est un tube en puissance mais moins que « Catch These Fists » bombinette punk rock au riff vicieux et accrocheur, au refrain toutes guitares dehors dans lequel un type se fait remballer vigoureusement: « I don't want your love, I just wanna fight / Je ne veux pas de ton amour, je veux juste me battre / 'Cause what I really want to know is can you catch these fists? / Parce que ce que je veux vraiment savoir, c'est peux-tu encaisser ces poings ?». Entre les deux « Liquidize » semble tirée d'un album des Breeders tant son origine est certifiée 90's.

Sur ce début d'album, Wet Leg fait du Wet Leg et le fait bien. Ces titres vont à n'en pas douter cartonner en concert mais de prises de risques, d'évolution, point. Paradoxalement, c'est à partir de là que l'album devient plus intéressant, à partir de là que le duo va montrer qu'il n'est pas qu'un groupe à tubes mais est capable à plusieurs reprises de voir un peu plus grand. Tout d'abord avec « Davina Mc Call » en guise de respiration après le sprint intermédiaire du début mais surtout avec l'enchainement « Pond Song » et son final ébouriffant, « Pokemon » qui change radicalement de registre vers une pop sautillante et légère, « Pillow Talk », sombre et nerveux, gorgé de guitares saturées emballant une confession intime et érotique « Every night, I lick my pillow, I wish I was licking you / Chaque nuit je lèche mon oreiller, j'aimerais te lécher / Every night, I fuck my pillow, I wish I was fucking you », et enfin « Don't Speak » aux guitares shoegaze qui accompagnent une voix éthérée et cotonneuse qui ne sont pas sans rappeler Slowdive.

Rhian Teasdale et Hester Chambers effectuent avec « Moisturizer » une indéniable tentative de transition mais n'y parviennent pas tout à fait. Hésitant entre donner au public ce qu'il attend et évoluer vers une musique plus mature, le groupe reste assis entre deux chaises (longues évidemment). Le 3ème album pourrait être celui de la mue définitive, ce qu'on leur souhaite de tout cœur.

LordeVirgin

lorde virgin

Direction les antipodes avec le nouvel album de Ella Marija Lani Yelich-O'Connor beaucoup plus connue sous son nom d'artiste Lorde. La jeune musicienne néo-zélandaise vient en effet avec « Virgin » de publier son déjà 4ème album à la pochette pleine d'humour, qui ne cache vraiment rien de son intimité et symbolisant sa mise à nu, et à la brièveté salutaire affichant 34 minutes au compteur. Il faut rappeler qu'elle a connu le succès très jeune à 16 ans avec son premier album « Pure Heroine » (2013), propulsé par le tube « Royals », dans lequel elle chantait ses turpitudes adolescentes. Succès jamais démenti depuis, bien au contraire.

Lorde ne joue d'aucun instrument, compose sa musique vocalement et présente la particularité d'être synesthète ce qui signifie qu'elle associe les sensations auditives à des couleurs, affirmant que cela influence son travail artistique. Sa musique prend ici des couleurs électro pop, sur des titres débarrassés de tous oripeaux inutiles, à la tonalité mélancolique, parfaits véhicules dont la chanteuse se sert pour exprimer des sentiments liés à sa vie personnelle et intime. Sa voix légèrement voilée est aussi capable de monter dans les aigus et de se faire légère et aérienne sur cet album sans fausse note, manifestant une maitrise de la composition impressionnante et qui devrait asseoir encore un peu plus la réputation de son autrice.

Dès le formidable « Hammer », Lorde livre une poésie intime, évoquant ses questionnements d'identité « Some days I'm a woman, some days I'm a man Oh I might have been born again / I'm ready to feel like I don't have the answers / Certains jours, je suis une femme, d'autres jours, je suis un homme / Je suis peut-être née de nouveau / Je suis prête à avoir l'impression de ne pas avoir les réponses ».

Cet album sera d'ailleurs l'occasion pour l'artiste d'évoquer également ses récents troubles alimentaires : « Last Year Was bad » dans « Broken Glass », ses chagrins d'amour et plus généralement tenter une forme d'introspection qui donne une tonalité assez sombre au disque malgré ses atours chaleureux et dansants. Autre sommet de l'album, le dépouillé et somptueux « Shapeshifter » s'inscrit dans cette veine intime de la plus belle des façons.

« Favourite Daughter » et ses nappes tournoyantes a tout d'un tube en puissance alors que « What Was That » en est déjà un. Le minimalisme de « Current Affairs » est fascinant et le refrain d' « If She Could See Me Now » s'insinue irrésistiblement dans la tête.

Lorde signe ici un album de la maturité, inspiré de bout en bout, personnel et intime. On pourra être un peu agacé par l'égocentrisme du propos mais il touchera à n'en pas douter un large public.

Kae TempestSelf Titled

kae tempest self titled

Je tenais à évoquer rapidement le dernier et 5ème album de Kae (qui fut Kate) Tempest « Self Titled ». Cet anglais de 39 ans, originaire du sud de Londres a un parcours artistique impressionnant. Outre sa carrière musicale, il est également dramaturge, romancier, poète, auteur d'un essai et multi primé pour la qualité de son écriture. Spécialiste du spoken world, il dit sa poésie sur des arrangements bruts et sombres mais qui s'ornent aussi de sons amples et synthétiques comme sur l’extraordinaire « I Stand On The Line », dont l'instrumentation pourrait être un thème de cinéma, véritable torrent verbal qui donne l'occasion à l'artiste de raconter son évolution personnelle jusqu'à admettre sa nature profonde.

On peut noter sa collaboration avec Neil Tennant, voix des Pet Shop Boys, qui chante sur le refrain de « Sunshine On Catford » ainsi que le brut et sombre « Statue In The Square » pour bien saisir l'étendue du talent de Kae Tempest et son combat pour l'acceptation des différences : « The norm is not normal, it's a construction / Designed to stifle the inner lifeLa norme n'est pas normale, c'est une construction, / Conçue pour étouffer la vie intérieure »

Si avec tout ça, vous n'avez pas trouvé de quoi agrémenter musicalement votre été, il vous reste encore la possibilité de retrouver « En 4ème Vitesse » pour les sorties du mois d'août. À dans un mois et bon été.

Auteur
christophe billars

Passionné de musique, lui-même musicien, compositeur et parolier. Sur Poptastic, Christophe livre régulièrement des critiques affûtées sur les albums d'artistes britanniques ou en rapport avec la scène musicale britannique.


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