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Pink Floyd, que s'est-il passé avant The Wall ?

Rédaction : Daniel Lesueur le 21 avril 2023

Jusqu'à 1970, nul n'aurait pu leur prédire un succès planétaire. Comment la petite formation underground est-elle progressivement devenue multimillionnaire du disque ? En changeant trois fois de leader !

Poptastic Radio, avec Daniel Lesueur, revient sur les débuts du premier groupe psychédélique anglais.

Le membre fondateur se nomme Syd Barrett ; encore étudiant, il joue de la guitare dans diverses formations musicales et monte un duo avec un certain David Gilmour, qui aura beaucoup d'importance dans le futur.

De leur côté, Roger Waters, Rick Wright et Nick Mason s'illustrent au sein d'un groupe appelé Sigma 6. Ils ont auparavant essayé de décrocher, sans succès, un contrat d'enregistrement sous les noms de T-Set, Abdabs et enfin Screaming Abdabs.

Dans l'espoir d'évoluer, Waters prie Barrett de se joindre à Sigma 6

Barrett accepte et baptise le groupe The Pink Floyd Sound (contrairement à l'opinion répandue, Pink Floyd ne signifie pas "Flamant rose" : c'est le collage de deux noms de joueurs de blues, PINK Anderson et FLOYD Council).

La formation commence à se produire en public dès 1966

Pink Floyd acquiert la notoriété de groupe d'avant-garde : projections de diapositives multicolores, distribution de fleurs au public et sonorisation quadraphonique (on parle alors de "happenings"). Syd Barrett, créateur fou, compositeur halluciné, donne une teinte des plus originales à ce nouveau groupe britannique dont les premières armes se font à Londres, dans des clubs "psychédéliques" (l'UFO, le Pink Flamingo) : soirées débridées où les fleurs volent au rythme du son, projections de taches colorées accompagnant la musique.

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En 1967, Pink Floyd enregistre son premier disque

Un 45 tours, pour commencer. "Arnold Layne", le titre principal (que l'on a l'habitude d'écouter dans la matinale de Poptastic Radio), est très controversé. Pour certains, c'est un appel à l'utilisation des drogues. Plus réservée, Radio London la pirate le bannit de ses ondes sous prétexte qu'il s'agit d'un disque coquin et pervers, "Arnold Layne" contant l'histoire d'un travesti qui vole des sous-vêtements féminins sur les cordes à linge. Ces interdictions successives ne l'empêchent pas d'obtenir un succès d'estime, parvenant à se glisser dans le Top 20 britannique.

Un deuxième 45 tours, "See Emily play", autre morceau que les habitués Poptastic Radio connaissent bien

C'est le pas décisif. Un texte étrange (Syd : "Un soir, après un concert, je m'étais assoupi dans un petit bois. Soudain, je vis sortir d'entre les arbres une jeune fille. C'était Emily"). Partie sur sa lancée, la clique de Barrett boucle son premier album, "The Piper At The Gates Of Dawn" (le joueur de pipeau aux portes de l'aurore). Des morceaux tels que "Astronomy Domine" ou "Interstellar Overdrive" resteront à jamais typiques du Floyd de l'époque Barrett.

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A la recherche d'hallucinations nouvelles de plus en plus intenses, Syd se détruit

Sa volonté se désagrège et sa place au sein du Floyd est menacée. Ses ultimes efforts portent sur les 45 tours "Point Me At The Sky" et "Apologies / Jugband Blues". 1967 se termine tristement pour Syd, qui se voit accompagné par un ami d'enfance de Waters, David Gilmour, au sein d'un Floyd hybride à cinq membres. David a déjà joué avec des dizaines de musiciens.

Début 1968, Barrett quitte définitivement le Floyd

La science-fiction, l'usage des trucages électroniques va prendre un nouvel aspect. Les fans acceptent mal le départ de Barrett, son remplacement par Gilmour mais surtout le fait que le nouveau leader est Roger Waters, jusqu'alors bassiste discret bien qu'efficace.

Leur deuxième album, "A Saucerful Of Secrets", sort exactement un an après le premier. Pour ne pas brutaliser leur image de marque, certains morceaux à gimmicks reproduisent l'atmosphère bien particulière du premier album ("Set The Controls For The Heart Of The Sun"). Les fans ne sont pas dépaysés.

Barbet Schroeder les convie à composer la musique de son prochain film, "More"

Cette dernière création est exécutée en quelques jours. Le Floyd réalise son premier concept, le légendaire "The Man", longue suite racontant la journée d'un homme, commençant avec le petit-déjeuner ("The Breakfast") et dans lequel s'insèrent des morceaux qui seront gravés plus tard sur "Umma Gumma", leur double album mi-studio, mi-live, qui sort presque simultanément avec le film "More", la bande sonore du film faisant elle aussi son apparition dans les bacs des disquaires vers la fin de 1969. Chaque tournée américaine ou anglaise élargit le cercle des fanatiques, mais c'est la France qui les accueille avec le plus d'enthousiasme. La presse spécialisée les hisse aux nues tandis que "More" et surtout "Umma Gumma" se vendent par dizaines de milliers. Pour une fois la France est plus mure que ses collègues anglais et américains, cette révélation ayant été motivée chez certains par une sorte de snobisme…

C'est l'époque du "planant"

Le thème même de "More" est un reflet de l'état d'esprit de la jeunesse à cette époque : le film raconte en effet l'histoire d'un jeune allemand qui, ayant échoué à Ibiza ("L'île des hippies") se détruit sous le soleil des Baléares, victime de la drogue et de l'amour. On est bien loin des "Chemins de Katmandou".

Grâce aux albums "Atom Heart Mother", "Meddle", à la musique du film d'Antonioni "Zabriskie Point", et de "Obscured By Clouds" / "La Vallée",  BO du nouveau Barbet Schroeder tourné en Nouvelle-Guinée, le groupe conforte son emprise sur le grand public. Il attendra encore trois ans avant d'atteindre les records des Beatles... et devra changer une troisième fois de leader !

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Auteur

Auteur infatigable, journaliste de la presse musicale, homme de radio, collectionneur passionné, producteur d'artistes...


Commentaires
  1. Soudain   Sur   24 avril 2023 à 21 h 26 min

    Ce que j'aime c'est que chacun y trouve son compte. Ce qui veut dire que les Floyd ont touché Juste entre différents albums. Pour moi syd Barrett restera le créateur du groupe. Sans doute est il allé trop loin et après les galères,le succès arrivant, la réussite commerciale les a entraînés vers un non retour et à un éclatement inévitable.
    Meddle avec Echoes restera toujours mon préféré.
    Salut les amis.

  2. Patr94   Sur   22 avril 2023 à 22 h 30 min

    Pour moi l’apogée du groupe est ”Dark side of the moon" , c’est le début d’un succès mondial mais aussi les tensions entre les membres du groupe apparaissent après. Quand est sorti ”The Wall” ça donnait l’impression d’être plus l’œuvre de Waters que d’un album de Pink Floyd. A l’époque la sortie d’un album du groupe était toujours un événement. J’ai le sentiment qu’il est maintenant plus connu que ”Dark side ..."
    J’aime bien les époques avant Dark of the Moon, Ummagumma , Middle. La période Barett est particulière , Waters à dit que sans Syd , il n’y aurait jamais eu Pink Floyd.

  3. ARYS DanieL   Sur   22 avril 2023 à 15 h 39 min

    Perso, The Wall est très bon, le groupe a vraiment décollé grâce à cela mais cela ne vaut pas le psychédélisme de SAUCERFULL OF SECRETS, MORE OU MEEDLE..!

    • Nikos   Sur   22 avril 2023 à 23 h 30 min

      The wall est la fin d'une ère commencée avec meddle. Ce n'est que le 2e album le plus vendu par pink floyd après dark side of the moon qui a tout explosé

  4. Fickelson   Sur   22 avril 2023 à 14 h 52 min

    Pour ma part, le meilleur pink Floyd est entre Meddle et the Wall, la décennie 70-80.Waters à cette époque est au sommet de son art, (rien à voir avec maintenant) et le groupe trouve son "son" avec Gilmour, qui remplace Barret. Le pink de Barret, c'est plus la musique de Barret, qu'un groupe, contrairement au Floyd de Waters(jusqu'à Animals). Après, Wish you were here, beaucoup de gens critiquent la main mise de Waters sur le groupe, mais depuis :Dark side, c'est lui qui fait la majorité du boulot (100%des paroles et 50% de la musique) sans oublier les idées des concepts, qui viennent de lui.
    A partir de Animals, c'est plus le manque d'idée de Wright et de Gilmour qui laisse la place à Waters. Il faut savoir que les décisions (répertoire, pochette, concept etc) chez les Floyd, jusqu'à the Wall compris, se font à la majorité des avis. C'est Mason qui explique cela dans son excellent livre. Je dis cela pour tout ceux qui disent que Waters imposait ses décisions. Et bien non. Ou alors, après que les décisions étaient prises.
    Exemple :après Animals, les Floyd se réunisse, pour parler du prochain projet. Wright et Mason, n'ont rien, Gilmour à l'ébauche de comffortably numb, et Waters a lui, une trentaine de chansons écrites ! (presque tout the Wall, et un autre album, qu'il fera plus tard en solo. Devant une telle différence de créativité, il n'est pas étonnant, que Waters occupe "l'espace".
    Pour ceux qui n'aime pas the Wall, ce que je comprends, il ne faut pas oublier qu'avec cet album, il a touché juste les jeunes des années 80! Les Floyd n'ont jamais refait ce qu'ils avaient fait auparavant, et ce n'avait pas de sens en 1980,de faire du" Floyd des années 70.

  5. Fickelson   Sur   22 avril 2023 à 12 h 23 min

    Bonjour, le grand pink Floyd, c'est 1970-1980,on peut très bien ne pas aimer the "wall" mais la grande force de Waters (incontestable leader du groupe) c'est d'avoir conquis le public des années 1980,alors que beaucoup voulait un copier coller deEchoes, ou de Shine on you.
    Ce qui aurait été tout sauf intéressant, créatif, et de toute façon déjà fait. Grande force du Floyd :ne jamais refaire la même chose.

  6. Mourad   Sur   21 avril 2023 à 15 h 01 min

    What a fantastic era (end of the sixties) and what this band came up with...
    Very well portrayed by Daniel who seems to be so acquainted with this one of the greatest band of pop music ever. Thanks for this dispatch

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