En 1997, Bristol est le centre de l'Angleterre et peut-être même du monde musical. Massive Attack, Portishead et Tricky sont passés par là et ont redéfini le son des 90's en inventant le trip hop, ce mélange subtil de hip hop et d'une électro planante et languide mâtiné de soul.
À l'époque, totalement fasciné par ces nouveaux sons, qui ont rendu tellement ringards Oasis et consorts et charriant tellement d'émotions et de beauté, je suis à l'affut de la moindre nouvelle production Bristolienne (on dit comme ça ?). Les membres de Massive Attack se convertissent aussi en passeurs et en découvreurs de talents, profitant de leur notoriété pour créer le label Melankolic. C'est sur ce label que va sortir ce somptueux Come From Heaven du duo anglais Alpha, composé de Corin Dingley et Andy Jenks.
Avec ses beats au ralenti, l'album est une mer tranquille et majestueuse avec sa houle de cordes, ses voix sophistiquées, ses légères touches dub. C'est calme et apaisant et se déguste sur la longueur. Ici pas de poudre aux yeux ni d'effets de manche inutiles et l'album peut rebuter avec ses 13 titres qui s'étirent sur 68 minutes ou être considéré d'un revers de main comme de la musique un peu superficielle, de cette easy listening qui connut son heure de gloire. Ce serait passer bien vite sur l'extraordinaire sophistication de l'objet, sa profondeur sous le vernis lisse en apparence de ses arrangements. Aujourd'hui encore, il n'a pas pris une ride et pour qui veut bien y sombrer s'apparente toujours à une espèce de bulle amniotique chaleureuse et nourrissante comme sur ce superbe "Sometimes Later" à la beauté inépuisable.
Céline Sur 18 décembre 2019 à 14 h 51 min
Pendant la méditation, mieux vaut écouter cet album et laisser les chanteurs-paroliers attirer l'attention. J'aime beaucoup Martin Barnard, mais j'aime moins Helen White. Elle a une voix trop commune, trop déjà entendue. Elle ne fait sortir aucune émotion. J'aime Wendy Stubbs, aussi...
Une bande-son style années 60, 70. Mais ça n'a rien à voir avec Portishead, la force de la tristesse est baissée. Un bon album addictif qu'on réécoute à volonté.