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Mes disques de A à Z : Kevin Ayers Bananamour

Rédaction : Christophe Billars le 21 novembre 2020

Malgré le fait que son nom ne vous dit probablement rien, Kevin Ayers est loin d’être un inconnu dont l’album se serait égaré dans ma discothèque.

Récemment décédé, ce guitariste et chanteur né en 1944 en Angleterre, fut en effet un des membres originels de Soft Machine en 1966 avec Daevid Allen (qui formera Gong ensuite), Mike Ratledge et surtout le fameux Robert Wyatt. Ayers compose et chante sur le premier album du groupe " The Soft Machine " qui sortit en 1968. Il quittera Soft Machine après cet album inaugural pour se lancer dans une carrière solo.

Bananamour " est son 4ème album. Il sort en mai 1973. Sous sa pochette et son titre assez délirants, on retrouve cependant Robert Wyatt venu faire quelques chœurs, Mike Ratledge qui joue un peu d’orgue mais aussi Steve Hillage de Gong. C’est avec bonheur que l’on peut (re)découvrir un album qui n’a pas pris une ride et comporte 9 titres d’excellente facture. Le disque s’articule autour de son monument massif et central de 8 minutes, d’une liberté totale, au psychédélisme contrôlé intitulé " Decadence " qui se pose en chef d’œuvre des 70’s. Le morceau est une évidente relecture du Velvet Underground et et les arpèges d’Ayers serpentent au milieu de sonorités envapées.  Ayers, dans ses notes de pochette, y avoue avoir été inspiré par Nico. Attention, trip assuré.

Autour de ce pic on trouve ce qui fait l’essence de la musique de Kevin Ayers. " Don’t Let It Get You Down " fait le pont entre des chœurs et des cuivres très soul et la voix basse et réverbérée d’Ayers qui tire le titre vers d’autres contrées. " Shouting In A Bucket Blues " est un morceau folk/pop enlevé à la mélodie accrocheuse tandis que " When Your Parents Go To Sleep " est une ballade on ne peut plus Stonienne. J’avoue un faible pour l’impressionnant " Interview ", une espèce de blues intersidéral et psychédélique qui rappelle Soft Machine par certains aspects et ce n’est pas un hasard si on y retrouve Mike Ratledge à l’orgue. Un peu plus loin c’est bien à Syd Barrett que l’on pense très fort sur le très réussi " Oh ! Wot A Dream " qui devrait ravir les inconditionnels du cerveau passablement dérangé du premier album de Pink FloydThe Piper At The Gates Of Dawn " (1967). " Hymn " est une déambulation nocturne au clair de lune sur laquelle Robert Wyatt assure les chœurs avant que le très court et orchestral instrumental " Beware Of The Dog " ne referme le disque.

Je ne saurais que te conseiller, ami lecteur de " Mes disques de A à Z ", d’aller jeter une oreille sur cet album injustement méconnu du grand public et pourtant d’un niveau remarquable du début à la fin. Kevin Ayers a à son actif une discographie fournie que je n’ai, à ma grande honte, pas encore explorée. Mais cela ne saurait tarder.

Kevin Ayers Banamour - 1973Écoutez des extraits de Bananamour de Kevin Ayers dans la programmation de Poptastic Radio.

Retrouvez les chroniques de Christophe Billars également sur son blog Galettes Vinyles

Photo de couverture originale : Tim Duncan

Auteur

Passionné de musique, lui-même musicien, compositeur et parolier. Sur Poptastic, Christophe livre régulièrement des critiques affûtées sur les albums d'artistes britanniques ou en rapport avec la scène musicale britannique.